9 juillet 2009
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Bonjour.
En période de crise, on a une réaction bien normale: on veut se protéger. Et pour bien des gens, une façon de protéger nos emplois, c’est de rendre les importations plus coûteuses. Selon eux, si on force les consommateurs et les entreprises à acheter des biens et services d’ici, on pourra susciter de l’activité économique chez nous et conserver des emplois menacés.
L’idée part d’une bonne intention. Mais c’est une solution à courte vue qui a des effets désastreux. Toute la théorie et l’histoire économiques montrent que le protectionnisme appauvrit les gens au lieu de les enrichir.
Pourquoi les échanges commerciaux sont-ils profitables ? On peut s’en rendre compte en prenant l’exemple de la plus petite cellule économique, la famille.
Imaginez que vous et votre famille, vous coupez vos liens avec le reste du monde et que vous devez produire vous-même toute votre nourriture, vos vêtements, vos moyens de transport, vos sources de loisir, et même l’ordinateur qui vous permet de m’écouter en ce moment. De toute évidence, vous seriez incapable de produire tout cela et vous seriez beaucoup plus pauvre.
En vous concentrant sur un type de production, celui de votre métier, et en échangeant ce que vous produisez contre ce que d’autres produisent, vous pouvez profiter de tous les biens et services disponibles sur le marché.
C’est ce qu’on appelle les avantages économiques de la division du travail. Quand chacun se spécialise dans ce qu’il fait le mieux, on a besoin de moins de ressources pour produire plus de choses plus efficacement, et tout le monde en profite. On perd évidemment ces avantages en fermant nos marchés aux produits d’ailleurs.
La logique de la division du travail est la même si on l’applique à des entités économiques plus grosses comme une région, une province ou un pays. Ceux qui pensent que le protectionnisme est bon pour l’économie devraient d’ailleurs se poser la question suivante : Pourquoi l’appliquer seulement au niveau national? Devrait-on fermer les frontières du Québec aux produits étrangers? Ou restreindre le commerce entre St-Georges et Ste-Marie ?
Il faut aussi comprendre qu’en fermant nos frontières, on encourage les autres pays à faire la même chose contre nos exportations à nous. L’une des mesures qui ont le plus contribué à la Grande Dépression est le passage en 1930 de la loi protectionniste Smoot-Hawley par le gouvernement américain. D’autres pays ont alors adopté des mesures de représailles et le commerce mondial a chuté des deux tiers en quelques années.
Le protectionnisme, ça implique en fin de compte qu’on empêche les gens d’acheter ce qu’ils veulent. Ça signifie qu’on limite la liberté de choix et qu’on appauvrit tout le monde pour protéger certaines entreprises qui sont incapables de faire face à la concurrence étrangère. Ça permet peut-être de sauver à court terme des emplois dans certaines industries, mais on en perd au moins autant dans nos entreprises qui exportent.
Notre gouvernement croit fermement dans les vertus du commerce, y compris en période de crise. C’est pourquoi nous négocions en ce moment un accord de libre-échange ambitieux avec l’Union européenne. Et pourquoi le ministre du Commerce international a proposé la semaine dernière à nos amis américains d’élargir l’ALÉNA, pour qu’il couvre également les contrats donnés par les gouvernements des États, des provinces et des municipalités.
Le protectionnisme est un mirage. Évitons de refaire les erreurs de la Grande Dépression. Gardons nos marchés ouverts et laissons les gens libres de décider ce qu’ils veulent acheter.
À bientôt.
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