20 juillet 2009
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Bonjour,
En tant que député du Parti conservateur, je suis souvent étiqueté comme un politicien de droite. Selon les catégories idéologiques conventionnelles, c’est ce qui distinguerait les conservateurs des libéraux, qui eux seraient plutôt centristes, et des néo-démocrates ou des bloquistes, qui eux seraient à gauche de l’échiquier politique.
Je n’ai jamais aimé ce genre de distinction, qui selon moi ne veut pas dire grand-chose de bien précis.
Les gauchistes sont supposés être en faveur du progrès et de l’égalité. Et pourtant, dans les régimes communistes par exemple, les membres du parti avaient toutes sortes de privilèges que n’avait pas le peuple. À travers le monde, les gouvernements socialistes adoptent souvent des lois très rétrogrades contre la liberté d’entreprise qui bloquent tout progrès économique. Dites-moi, qu’est-ce qu’il y a donc de si progressiste à empêcher les gens de produire et de commercer pacifiquement pour répondre à leurs besoins?!
Les gens de droite quant à eux sont supposés être en faveur de la tradition et de la liberté. Mais certains conservateurs moraux cherchent à imposer leurs valeurs par les moyens coercitifs de l’État, ce qui brime la liberté des gens.
Et un gouvernement censé être de droite comme celui de George W. Bush a pratiquement nationalisé le secteur de la finance, envahi un pays sans raison valable et davantage grossi l’État américain que tous les gouvernements avant lui. Ça n’a rien à voir ni avec la liberté, ni avec la tradition.
En fait, à travers les époques, les valeurs de gauche ont parfois été défendues par des gouvernements de droite, et les valeurs de droite par des gouvernements de gauche.
Je préfère utiliser un autre critère plus précis pour définir ma position : lorsqu’on est confronté à un problème, est-ce qu’il faut que le gouvernement intervienne ou qu’il laisse les individus collaborer entre eux pour trouver une solution ? Doit- il, en général, intervenir plus ou intervenir moins ?
Ma réponse est qu’en général, il doit intervenir moins. Et que chaque fois que c’est possible, il doit s’en remettre au libre marché et à l’initiative individuelle au lieu d’imposer de nouvelles règles.
C’est ce principe qui est au cour de la réforme des télécommunications dont j’ai été responsable en tant que ministre de l’Industrie. Dans un décret, nous avons ordonné au CRTC de réglementer le secteur des télécommunications uniquement lorsqu’il peut démontrer que c’est absolument nécessaire pour atteindre un objectif de la loi. Et le reste du temps, de s’en remettre aux mécanismes de marché.
Jusque là, c’était plutôt l’inverse : on imposait automatiquement une nouvelle couche de réglementation, à moins qu’on puisse démontrer hors de tout doute qu’on n’en avait pas besoin.
J’ai du respect et de l’admiration pour des politiciens considérés comme étant à droite, comme Margaret Thatcher et Ronald Reagan, qui ont réussi à diminuer l’intervention de l’État dans certains domaines.
Mais j’en ai aussi pour des politiciens considérés comme étant à gauche, qui ont fait la même chose. Bill Clinton par exemple, qui a radicalement réformé l’aide sociale, réduit les dépenses et éliminé le déficit du gouvernement américain. Ou même des socialistes français comme François Mitterrand, qui a libéralisé le secteur de la télévision et de la radio monopolisé jusque-là par l’État; et Lionel Jospin, qui a été responsable de la privatisation d’Air France, de France Telecom et d’autres pans importants de l’économie française.
Gauche et droite sont des catégories qui créent la confusion. Beaucoup de gens ne savent pas trop, avec raison, ce que ça signifie. Les choses sont beaucoup plus claires lorsqu’on dit qu’on est ou non en faveur de moins d’intervention de l’État et pour davantage de liberté et de responsabilité individuelles.
J’aurai l’occasion de vous reparler plus en détail de ces principes une autre fois.
À très bientôt.
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