28 septembre 2009
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Bonjour,
Dans mon dernier message vidéo, j’expliquais que contrairement à ce qu’on peut lire ou entendre tous les jours depuis le début de la crise financière, une baisse générale des prix ne mène pas nécessairement à une dépression économique. Il s’agit en fait d’une thèse qui s’appuie uniquement sur le cas exceptionnel de la Grande Dépression, mais qui ne correspond pas à la réalité historique.
Je concluais en demandant si la déflation ne pouvait pas au contraire être un phénomène économique positif. C’est ce dont je voudrais vous parler aujourd’hui.
On sait qu’il y a une hausse constante des prix quand la quantité de monnaie en circulation dans l’économie augmente plus vite que la quantité de biens et services. C’est facile à comprendre. Quelque chose qui est rare a généralement plus de valeur. Alors que si ça devient très abondant, ça perd de la valeur.
Donc, plus il y a de monnaie, plus elle se déprécie, et plus les consommateurs doivent payer cher pour les biens disponibles. C’est-à-dire qu’ils doivent échanger beaucoup de dollars qui ne valent plus grand-chose pour obtenir ces biens.
C’est ce que nous vivons depuis des décennies dans la plupart des pays du monde. En effet, les banques centrales n’arrêtent pas de créer beaucoup d’argent à partir de rien, ce qui fait constamment monter les prix. Depuis 1990, ils ont par exemple augmenté de plus de 42% au Canada.
Une baisse générale des prix survient quand c’est le contraire qui se passe. Quand c’est la quantité de biens et services dans l’économie qui augmente plus vite que la quantité de monnaie. Et logiquement, si la quantité de monnaie augmentait au même rythme que la production, on aurait des prix plus ou moins stables.
Imaginez une situation où les banques centrales ne manipulent plus la masse monétaire. Au lieu d’augmenter constamment de 6 à 12% par année, comme cela a été le cas ces dernières années au Canada, la quantité de monnaie dans l’économie reste fixe.
À chaque année cependant, on devient un peu plus productif. On crée de nouveaux biens et services. On trouve de nouvelles méthodes pour les produire plus efficacement. La technologie s’améliore. Et s’il y a une croissance de la population, il y a aussi plus de gens qui travaillent.
Il y a donc de plus en plus de biens et services disponibles dans l’économie, mais la même quantité d’argent pour les acheter. De toute évidence, les prix vont devoir baisser pour s’ajuster. Si l’économie croît, disons, de 3% par année, alors que la masse monétaire augmente de 0%, il y aura nécessairement une déflation des prix.
Ce n’est pas seulement de la théorie. C’est ce qui s’est passé à plusieurs reprises au 19e siècle, à une époque de développement économique rapide. Quand il n’y avait pas de banque centrale et que la monnaie était calculée en quantité d’or ou d’argent métallique.
Notez bien la différence encore une fois. La plupart des économistes et des commentateurs médiatiques nous disent que si les prix baissent, ça va entraîner une catastrophe économique. Mais dans la réalité, la baisse générale des prix dont je viens de vous parler survient justement parce qu’on produit de plus en plus de choses.
La déflation n’est pas une menace à notre prospérité. Dans un contexte de quantité de monnaie stable, c’est au contraire le résultat de notre prospérité !
La prospérité, ça n’a rien à voir avec la quantité d’argent qu’on possède, mais plutôt avec la quantité de biens qu’on peut se procurer. Et si l’on peut acheter plus de biens avec la même quantité d’argent parce que les prix baissent, on est plus prospère.
Voilà pourquoi la crainte de voir les prix baisser n’est pas fondée. Et les interventions des banques centrales pour empêcher une baisse de prix pourraient créer plus de tort que de bien à l’économie.
Le véritable débat qu’on devrait avoir, c’est sur la création constante d’argent nouveau par les banques centrales. Est-ce que c’est vraiment nécessaire ? Est-ce que ça ne déstabilise pas l’économie ? À qui est-ce que ça profite ? Est-ce qu’on ne s’appauvrit pas lorsqu’il faut payer toujours plus cher les biens qu’on achète ?
J’aurai l’occasion de revenir sur ces questions dans d’autres messages.
D’ici là, merci de votre écoute et à très bientôt.
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