10 septembre 2009
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Bonjour à tous,
Si vous suivez l’actualité économique, vous avez dû lire des douzaines de reportages et de chroniques d’opinion sur les dangers de la déflation depuis le début de la présente crise. La déflation, c’est le contraire de l’inflation. C’est une baisse soutenue du niveau des prix.
On nous dit que si on laisse les prix baisser, les consommateurs vont remettre leurs achats à plus tard pour bénéficier de prix encore plus bas. Cela va réduire l’activité économique, des travailleurs vont être mis à pied, les consommateurs seront encore moins enclins à dépenser, et on va se retrouver finalement dans une grosse dépression comme celle des années 30.
Presque tout le monde est d’accord pour dire qu’une inflation très élevée serait une mauvaise chose. Mais ils nous disent que la déflation, ce serait encore pire.
C’est l’une des principales raisons pour lesquelles les banques centrales dans la plupart des pays ont inondé les marchés d’argent nouvellement créé et sont venues à la rescousse des banques en faillite. Il fallait le faire pour empêcher les prix de tomber, ce qui aurait mené à une dépression.
Il y a plusieurs problèmes avec cette théorie économique.
Commençons par le gros bon sens et ce qu’on peut observer dans notre vie quotidienne. Est-ce que vous, comme consommateurs, préférez acheter des biens qui sont moins chers ou plus chers ? Je pense qu’on connaît tous la réponse à cette question !
Nous sommes tous des consommateurs, et nous en bénéficions tous lorsque les prix baissent. Si nous pouvons débourser moins pour un bien, ça veut dire que nous avons de l’argent de surplus pour acheter d’autres biens. L’activité économique ne s’arrête pas à cause de ça. Ça signifie simplement que nous pouvons acheter plus de choses avec la même quantité de dollars. Et un pouvoir d’achat plus grand nous permet à tous de jouir d’un plus haut niveau de vie.
En réalité, il n’y a rien de bien mystérieux à propos des conséquences d’une baisse de prix. Pensez aux ordinateurs.
Il y a quinze ans, ils étaient gros, pas très performants, contenaient peu de gadgets et coûtaient beaucoup plus cher qu’aujourd’hui. Depuis, les prix dans l’industrie informatique n’ont pas arrêté de baisser à chaque année.
Est-ce que les gens ont cessé d’acheter des ordinateurs ou ont attendu des années avant d’en acheter un nouveau pour profiter de prix encore plus bas ? Absolument pas. Au contraire, plus les prix baissent, et plus il se vend d’ordinateurs.
Mais ces exemples sont peut-être trop anecdotiques et ne touchent qu’un aspect limité de la réalité. Il est possible que l’économie dans son ensemble fonctionne différemment, et que si on observait une baisse soutenue du niveau général de tous les prix, on obtiendrait un autre résultat.
J’ai donc fait une petite recherche pour savoir ce qui est arrivé dans le passé durant les périodes de déflation.
Deux économistes de la Réserve fédérale de Minneapolis, Andrew Atkeson et Patrick J. Kehoe, se sont justement penchés sur cette question. Leur article s’intitule, en anglais : «Déflation et dépression : y a-t-il un lien empirique ?»
Leur conclusion est particulièrement intéressante.
Ils ont examiné des douzaines d’épisodes pendant lesquels les prix ont baissé dans 17 pays sur une période de cent ans. Dans la très grande majorité des cas, ces périodes se caractérisaient non pas par une dépression, mais par une croissance économique. La seule exception majeure est la période de la Grande Dépression.
Voici ce qu’ils concluent : «De façon générale, les données ne laissent voir pratiquement aucun lien entre la déflation et les dépressions économiques.»
Voilà ce qu’on découvre en cherchant un peu ! L’idée qu’une baisse des prix entraîne une dépression n’a tout simplement aucun fondement historique. Mais il semble que presque personne n’ait prix la peine de vérifier ce qui s’est passé dans l’histoire.
C’est pourquoi on peut se demander si les banques centrales n’ont pas réagi un peu fort en imprimant des centaines de milliards de dollars pour s’assurer qu’on n’entrerait pas dans une période déflationniste.
La déflation pourrait-elle au contraire être un phénomène économique positif ? C’est ce dont je vous parlerai dans mon prochain message vidéo. Merci de m’écouter et à bientôt.
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