Depuis le début de la course à la chefferie, j’ai proposé plusieurs politiques dont l’objectif général est de réduire la taille du gouvernement fédéral et de recentrer ses interventions sur ses fonctions principales.
Tout le monde comprend ce que cela signifie d’avoir un gouvernement plus petit lorsqu’il s’agit de politique économique. Mais qu’en est-il de la politique étrangère?
Les principes sont en fait les mêmes. Nous pouvons avoir une politique étrangère fondée sur les perspectives et les intérêts des politiciens, des bureaucrates, des ONG internationales et des groupes d’intérêts. Une politique étrangère qui essaie d’atteindre des objectifs irréalistes, axés sur l’image et le marketing, qui intervient inefficacement partout et qui n’est franchement qu’un gaspillage de l’argent des contribuables.
Ou bien, nous pouvons avoir une politique étrangère entièrement axée sur les objectifs fondamentaux de protection de la sécurité et de la prospérité des Canadiens, une politique où aucune ressource n’est gaspillée sur des gestes symboliques qui n’ont aucun effet sur la vie du Canadien moyen.
En tant qu’ancien ministre des Affaires étrangères du Canada, j’ai pu constater que les membres de l’establishment des relations internationales ont des priorités très différentes de celles des Canadiens ordinaires.
Ils se soucient d’assister à des conférences internationales dans des endroits branchés et de se faire photographier en compagnie de dirigeants étrangers importants. Ils s’inquiètent du prestige et de l’allure de la présence du Canada sur la scène internationale, même si cela signifie simplement avoir une influence minime sur les événements dans certaines parties du monde où nous n’avons presque aucun intérêt.
Qu’il s’agisse d’un groupe de bureaucrates qui discutent comment dépenser des milliards de dollars pour relancer l’économie canadienne ; ou d’un groupe de bureaucrates qui discutent comment dépenser des milliards dans les organisations internationales et pour l’aide au développement dans d’autres pays ; c’est du pareil au même. Ils favorisent d’abord et avant tout leurs propres intérêts et gaspillent un tas d’argent des contribuables.
La politique étrangère du gouvernement Trudeau est un parfait exemple de ce type de politique déconnectée des intérêts des Canadiens. Elle repose sur les mêmes principes que sa politique économique : plus le gouvernement intervient, plus il dépense d’argent, plus il met en place de structures et de programmes, plus il a de publicité, mieux c’est.
Les libéraux affirment que depuis leur élection, « le Canada est de retour » sur la scène internationale. Je vous confirme qu’il l’est ! Tout comme il est de retour dans la sphère économique avec son déficit de 30 milliards de dollars !
Seulement un mois après son élection en novembre 2015, Justin Trudeau a annoncé que le Canada dépenserait 2,65 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques.
Non seulement ce gouvernement va nous rendre plus pauvres en nous imposant une taxe sur le carbone et une réglementation plus coûteuse. Mais il nous rendra aussi encore plus pauvres en envoyant des milliards de dollars à d’autres pays pour favoriser le même objectif.
Cela s’ajoute aux milliards de dollars que les contribuables canadiens envoient chaque année à divers pays pour de l’aide au développement, un budget que les libéraux ont promis d’augmenter.
En ce qui concerne les questions de sécurité, le gouvernement Trudeau a décidé l’année dernière de réduire notre implication militaire avec nos alliés contre l’État islamique en Irak et en Syrie. Pourtant, combattre le terrorisme islamiste est directement lié à la sécurité des Canadiens.
Pendant ce temps, le gouvernement a annoncé l’été dernier qu’il enverrait 600 soldats canadiens et dépenserait un demi-milliard de dollars pour une mission de maintien de la paix en Afrique.
Le Canada n’a aucun intérêt stratégique dans cette région. Les conflits n’ont aucun impact sur notre sécurité. Et il n’est même pas clair qu’il y ait une paix à maintenir, mais les libéraux essaient d’éviter ce débat.
Il n’y a aucune raison de gaspiller cet argent et de risquer la vie des soldats canadiens. Aucune raison, sauf, du point de vue du gouvernement Trudeau, montrer aux autres pays que « le Canada est de retour » et faire du lobbying pour un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Pour les libéraux, il est plus important de se faire valoir sur la scène internationale que de protéger la sécurité et la prospérité des Canadiens.
Nous avons appris il y a deux semaines que des hauts fonctionnaires des affaires étrangères ont même tenu une réunion pour discuter de l’utilisation de l’image positive du premier ministre. Pour quoi faire ? Pour convaincre le reste du monde des mérites du retour de la participation de notre pays aux missions de maintien de la paix des Nations Unies. Ceci n’est pas une politique étrangère fondée sur les intérêts des Canadiens ; c’est une diplomatie à la petite semaine fondée sur les égoportraits !
En tant que premier ministre, je veillerai à ce que la politique étrangère de notre pays soit recentrée sur la sécurité et la prospérité des Canadiens.
Premièrement, mon gouvernement continuera à travailler en étroite collaboration avec nos alliés pour assurer la paix et la sécurité, en particulier contre le terrorisme islamiste. Nous ne nous mêlerons des conflits étrangers que lorsque nous avons un intérêt stratégique clair et lorsque la sécurité des Canadiens est directement en jeux.
Nous n’allons pas essayer de plaire à l’establishment des affaires étrangère et aux Nations Unies, une organisation dysfonctionnelle qui, depuis des années, consacre une part disproportionnée de ses activités à condamner Israël, comme si ce pays était la source de la plupart des conflits dans le monde. L’année dernière, par exemple, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté 20 résolutions qui visaient Israël, contre une seulement qui concernent la situation des droits de la personne en Corée du Nord, en Syrie et en Iran.
Deuxièmement, la politique étrangère de mon gouvernement sera axée sur la libéralisation du commerce avec autant de pays et de régions du monde que possible. C’est non seulement la meilleure façon d’assurer notre prospérité, mais aussi d’aider d’autres pays à se développer et à s’enrichir, et à assurer un monde plus pacifique.
Troisièmement, mon gouvernement passera en revue les 5 milliards de dollars que le Canada dépense chaque année pour des programmes d’aide internationale.
Nous allons recentrer l’aide internationale sur l’aide humanitaire de base pour lutter contre les crises sanitaires mondiales et répondre à des situations d’urgence telles que les catastrophes naturelles et les conflits majeurs. Le Canada doit faire preuve de solidarité et faire sa part pour aider quand des populations meurent et souffrent dans des pays qui n’ont pas les moyens de les secourir.
Cependant, chaque année, nous dépensons des milliards de dollars pour financer la formation professionnelle, les technologies agricoles, la construction d’infrastructures et divers autres programmes qui aident à développer les économies d’autres pays. Nous éliminerons cette aide au développement, qui n’a aucune justification sur le plan économique ou moral.
Certaines communautés des Premières nations au Canada affichent des niveaux de pauvreté et ont des services de base comparables à ceux de pays du tiers monde. Il y a des familles pauvres chez nous qui paient des impôts sur leurs modestes revenus. Au lieu d’envoyer des milliards de dollars à d’autres pays, nous devrions utiliser cet argent pour réduire le fardeau fiscal ou aider les Canadiens dans le besoin, ici au Canada.
Les arguments en faveur de l’aide au développement sont extrêmement faibles. Des centaines de millions de personnes se sont sorties de la pauvreté dans le monde au cours des dernières décennies. Cependant, rien ne démontre que cela est survenu grâce à l’aide au développement.
Des pays tels que la Chine, l’Inde, le Vietnam et plusieurs autres qui sont en train de sortir de la pauvreté l’ont fait parce qu’ils se sont débarrassés de leurs politiques économiques communistes et socialistes. Ils se sont enrichis parce qu’ils ont adopté des politiques fondées sur le libre marché, la libéralisation du commerce et les droits de propriété privée, même de façon imparfaite.
Il existe un lien direct entre le niveau de liberté économique et le niveau de développement. Cela a été démontré hors de tout doute par diverses études, notamment par les indices de liberté économique de l’Institut Fraser et de la Heritage Foundation.
Les pays qui demeurent pauvres sont ceux où les gouvernements écrasent encore l’initiative privée. Jusqu’à ce qu’ils libéralisent leur économie et libèrent leurs citoyens, aucune quantité d’aide au développement ne va faire une différence. Au contraire, cela crée un cycle de dépendance et aide souvent ces gouvernements à rester au pouvoir.
Un gouvernement trop gros ne résout pas des problèmes, il crée des problèmes. Cela est vrai en politique étrangère, comme en politique économique.
Sous mon leadership, le Canada ne va pas suivre aveuglément les idées reçues de l’establishment des relations internationales.
Nous n’allons pas envoyer nos soldats dans des endroits dangereux où nous n’avons pas d’intérêts stratégiques juste pour plaire à la bureaucratie internationale des Nations Unies.
Nous n’allons pas gaspiller l’argent des contribuables dans l’aide au développement simplement parce que d’autres pays le font.
Le rôle d’un gouvernement est de protéger ses citoyens et de leur permettre de s’épanouir et de prospérer. Ce sera l’objectif prioritaire de notre politique lorsque je serai premier ministre.
Merci.
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